Le meilleur endroit

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  • Photo de Cibele Barbosa rscj
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Une sœur de ma communauté étudie à Guanajuato, à une heure de route de l’endroit où nous vivons. Comme nous avons peu d’occasions de nous rencontrer, quand cela m’est possible, j’apprécie de la conduire à ses cours en voiture. Nous partons très tôt et arrivons à temps pour déjeuner un petit-pain sucré avant que les cours commencent. 

Guanajuato est une très belle ville qui me rappelle beaucoup de beaux souvenirs. C’est pourquoi, lors de ma dernière visite, j’ai pensé que ce serait une bonne idée de choisir un bel endroit pour prier avant de rentrer à la maison. Mais évidemment à 8 heures du matin, c’est l’heure de pointe et entrer en voiture dans le centre-ville est une folie.

Humm... et si j’allais à La Presa ? Impensable, il n’y a jamais de place pour se garer.  Trouver un café ? Rien ne semblait suffisamment accueillant. Et si je laissais tomber et je rentrais à la maison ? Mais alors j’arriverais à 9 heures passées et la journée aurait déjà commencé : le téléphone, les gens, la pression du travail… il ne reste pas beaucoup de temps pour la prière. 

Soudain, je me suis rendue compte que ce que je faisais avait une logique assez absurde. Si ma meilleure amie était dans la voiture avec moi et que nous voulions parler, nous chercherions certainement un lieu pour être à l’aise… mais la conversation commencerait là, dans la voiture, au milieu de la circulation. 

Quel est le meilleur moment  pour parler avec quelqu’un ? Quand cette personne est à côté de toi. Tu n’as pas besoin d’avoir un café devant toi. Ni un thé. Tu ne dois pas attendre d’arriver dans un lieu particulier. Tout ceci pose un cadre qui peut aider, mais pourquoi reporter l’occasion d’écouter, de se taire, de partager ? La seule chose qui est réellement nécessaire est d’être présent, et alors n’importe quel espace, n’importe quel moment peut devenir mémorable.   

J’ai fait demi-tour et je me suis dirigée vers l’autoroute. Le soleil du matin illuminait les collines. J’ai laissé les couleurs entrer par mes yeux et me pénétrer peu à peu.  

Ah... la Présence.

Et sans dire un mot, j’ai pensé : Qu’en dis-tu Seigneur ? Et si nous rentrions à la maison ?

Clara Malo rscj
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