Karla Núñez

Je suis Karla Núñez, de la province du Pérou. Je suis née à Lima, le 30 septembre 1970, mais j'ai vécu mon enfance et mon adolescence à Piura, au nord du pays. A la fin de mes études secondaires, j’ai dû aller à Lima pour mes études supérieures.

Mon frère et moi, nous avons appris de nos parents à être une « maison ouverte », où il y a toujours une place pour l’autre. Depuis ma petite enfance, tout naturellement, j’ai appris l’accueil de toute sortes de personnes qui s’intégraient à la famille dès leur arrivée et étaient traitées comme nous. C’est pourquoi le texte qui a toujours trouvé résonance dans ma vie est : « Tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères c’est à moi que vous l’avez fait» (Mc 25,40).

Mon premier contact avec la Congrégation fut au début de mes études à l'Université Féminine du Sacré Cœur, à Lima.  J’ai travaillé dans un de nos établissements, Chalet de Chorrillos, ce qui m’a permis de confirmer l’appel du Seigneur à le suivre, car chaque jour vécu dans ce lieu éducatif m’imprégnait de la spiritualité et du Charisme de la Société. Non seulement cela correspondait à mes désirs, mais cela ravivait mon expérience fondatrice de reconnaître le Seigneur dans les enfants et les pauvres.
     
Depuis le début de ma formation religieuse, je ne cesse de rendre grâce à Dieu de m’avoir permis de toucher réellement la mission de ma Province. La possibilité m’a été offerte de vivre la mission dans différents contextes urbains, auprès des marginaux et/ou en milieu rural, à Lima et en province. Ce sont ces expériences apostoliques qui m’ont permis d’expérimenter l’amour fidèle du Seigneur, notre sens éducatif à partir des sentiments du Cœur de Jésus.
    
Avec la mission de Bambamarca j’ai savouré et goûté le Dieu incarné, qui se manifeste dans notre vie : dans la simplicité de la vie quotidienne, dans la qualité des relations, à la campagne avec les femmes et les enfants. Cette première expérience de service apostolique en tant que jeune professe m’a beaucoup marquée car j’ai découvert combien le souhait de notre sainte Mère était bien réel : offrir le meilleur de nous-mêmes à ceux qui ont moins et spécialement à la femme.

Un vrai défi s’est présenté à moi : le travail auprès d’adultes par le programme non scolaire qui constitue notre mission. Ce service représentait tout un apprentissage très enrichissant car j’ai dû apprendre à orienter le travail éducatif au moyen d’un parcours spécial répondant aux besoins d’une formation à la campagne, pour la campagne et à partir de la campagne. Il s’agissait pour cela d’articuler les thèmes au moyen d’une méthode dialectique tendant à promouvoir l’égalité hommes/femmes, dans une société rurale aux principes « machistes » très marqués.
    
Un nouveau service apostolique s’est présenté à moi : notre insertion de « Jaén ». J’ai trouvé là, dès le début, un peuple qui par sa jeunesse, sa joie et son accueil, fait preuve d’une très vive fécondité apostolique.
    
A alors commencé une expérience toute nouvelle pour moi, auprès des étudiants Awajum et Wampis : j’ai dû réellement vivre un apprentissage de formation, dans mon être missionnaire. Ce service inter-congrégation m’a permis de pouvoir accompagner les étudiants dans leur processus d’insertion, à Jaén. Pour cela, on offrait depuis le Centre Waymaku des possibilités de développer, revaloriser et diffuser leur culture, en les formant au niveau professionnel, humain et chrétien, leur permettant ainsi, à leur retour dans leur lieu d’origine, d’être capables de leadership.

J’ai travaillé à Tinta, un temps très bref mais significatif. Au milieu de ce peuple du sud des Andes, dans sa richesse culturelle et sa tranquillité, j’ai expérimenté avec force que Dieu se manifeste dans le silence de la brise légère, et qu’il m’invitait à grandir en vie intérieure. C’est dans ce lieu que j’ai éprouvé le besoin d’une formation théologique et professionnelle pour pouvoir offrir un meilleur service dans la formation intégrale des jeunes.
    
Après ce temps béni d’expériences diverses, le retour à Chalet de Chorrillos m’a permis de renouveler mon sens de l’éducation. Travailler auprès des enfants me fait revivre les mots de notre Sainte Mère : « elles leur seront des mères » et je me sens invitée à leur donner affection et protection.
    
Tout dernièrement, j’ai vécu à El Agustino, situé dans une zone marginale de Lima qui manque de ressources. Cela m’a permis de consacrer du temps à préparer ma Probation. En faisant le lien entre la formation théologique que je recevais à l’Université et mon travail pastoral auprès des enfants pauvres, j’ai rvraiment réalisé la présence du Dieu de la vie dans les préférés de son cœur : les pauvres ! Auprès d’eux, j’ai appris à goûter à la vie avec peu, j'ai découvert leur générosité dans pauvreté, j’ai appris à leur donner affection et amour.

Je me sens vraiment aimée de Dieu, dans ces diverses manifestations d’amour gratuit et inconditionnel, tangible par de nombreux détails : comme celui de pouvoir aider ma Province au niveau de la Pastorale des Vocations, travail qui m’a permis de revivre, renouveler et fortifier l’appel du Seigneur pour ici et maintenant.

Ce temps en route vers la Probation, je le vis comme un espace d'action de grâce pour toutes les expériences que le Seigneur m’a proposé. Etre à Malta signifie pour moi : goûter la présence du Seigneur, par l’accueil, l’affection de nos sœurs, qui me parlent de notre « Cor unum », un seul cœur et une seule âme. J'y apprécie aussi la « richesse de notre internationalité » qui me donne l’occasion de connaître, accueillir, apprécier et aimer une nouvelle culture. Cette belle île, avec la chaleur et la proximité des gens, la tranquillité de sa mer sereine, me fait expérimenter sa paix et sa tranquillité, avec des moments de solitude et de silence, qui me permettent de découvrir le Seigneur toujours à l’œuvre.

Pour tout cela, un MERCI me monte au cœur.
 

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