Année de Prière : Semaine 36

Philippine, femme d'hier … femme pour aujourd’hui

Lorsque je pense à Rose Philippine Duchesne, à elle en tant que personne, à son audace et son engagement, à son besoin d’aller aux périphéries et à sa façon d’être contemplative, je me connecte immédiatement avec le monde d’aujourd’hui. Cela m’évoque une femme d’hier, avec une vision profonde, claire et solide dont le monde d’aujourd’hui a tant besoin.

Philippine a su avancer pas à pas, en étant fidèle au Seigneur ; une femme pleine d’espoir dans une époque tumultueuse et difficile, avec l’espérance, la confiance et la fidélité nécessaires pour le futur.

Cette même approche pas à pas dont notre monde a besoin. À une époque où l’immédiateté, le consumérisme et la superficialité participent à une course, et où nous, êtres humains, participons aussi parfois à cette course, sans nous en rendre compte, perdant ainsi notre essence, notre identité la plus profonde, notre liberté. Il n’y a pas de temps pour le silence, il n’y a pas de temps pour la rencontre. Il y a du temps pour faire, non pas pour Être dans ce qu’il y a à faire. 

Philippine, quant à elle, a su Être, manifestant l’amour du Cœur de Jésus partout où elle se trouvait. Femme d’une grande disponibilité, qui a su mettre sa propre personne de côté pour se livrer entièrement à Jésus et aux pauvres du Royaume.

Aujourd’hui, notre monde continue à vivre des moments difficiles et tumultueux, bien que différents. Nous vivons un moment de notre histoire où il y a de plus en plus d’opprimés, de violence, d’inégalité et d’injustice, et où il y a de plus en plus de frontières ; un moment où l’on entend les clameurs de notre Terre Mère et celles de nos frères et sœurs ; un moment qui a tant besoin d’un risque cohérent, de la disponibilité gratuite, d’un regard affectueux tourné vers les marges. C’est là où se trouvent les Potawatomi d’aujourd’hui. C’est là où Il nous attend… et où eux aussi nous attendent. 

Philippine, femme d’hier, qui a tant à nous dire aujourd’hui. Elle nous dit que la fidélité à Dieu est la chose la plus importante, c’est elle qui nous mène aux plus démunis, c’est elle qui nous pousse à surmonter les obstacles et les incompréhensions. C’est elle qui nous pousse à vivre en aimant comme elle a aimé. Vivre d’amour, en union et en accord avec le Cœur de Jésus.

En vivant de cette manière, tout se transcende et nous sommes capables de communiquer de bien des manières différentes, comme Philippine l’a fait.

Isabel Rocha rscj