Chère Sainte Madeleine-Sophie

  • Marta Lobo Jiménez, École du Sacré-Cœur de Pamplona, Espagne
 
Chère Sainte Madeleine-Sophie :
 
Tu es venue dans le monde en avance à cause de l'incendie, ce feu qui comme toi insufflait chaleur et espoir. Petites flammes espiègles qui dansaient au rythme de ton cœur, ouverte au monde entier. Tu étais petite, mais tu avais de la générosité et du courage à en revendre.
 
Le peu de voix que tu avais tu l’employais pour proclamer la parole de Dieu. Tu jouais justement et tu suivais toujours les règles, sans tricheries. S’il t’arrivait de perdre tu ne te fâchais pas et tu ne trouvais pas d’excuses, mais tu l’admettais et pensais que tu t’étais amusée. Tu étais dégourdie et intelligente, tu mettais du tiens dans tout ce que tu faisais et aidais ceux qui en avaient besoin. Tu as appris grâce à ton frère Louis, qui fut ton parrain lors de ton baptême. Il t’a appris l’importance d’être honnête, sincère et tolérante. Avec patience il mit une à une les pièces du puzzle de ton bon cœur, en formant à l’intérieur de toi l’amour et la joie.
 
Au début ce fut difficile de laisser de côté le jeu pour te concentrer sur les études, mais comme tu étais décidée à rendre meilleur ce monde, tu t’es sacrifiée, jour après jour, travaillant dur jusqu’à sept heures par jour, luttant contre ta volonté qui voulait sortir de cette chambre pour aller t’amuser dehors.
 
Quand tu es devenue une jeune femme, tu as immédiatement su que tu ne voulais pas passer ta vie à nettoyer et à faire le ménage de la maison. Non, tu voulais être beaucoup plus que cela. Tu voulais que toutes les filles qui comme toi, débordaient d’envie d’apprendre, aient la chance d’étudier et de faire une carrière décente. La plupart des filles qui fréquentaient tes écoles avaient à peine de l’argent pour se payer un endroit pour vivre, mais tous les mois elles dépassaient les « chiffres rouges » et la faim en cousant des habits.
 
Lorsque tu as fondé ta première école, tu as planté un petit cèdre, qui a grandi au fur des années et qui a dû affronter des difficultés, des grandes tempêtes et des périodes de sécheresse…Mais il a continué à aller de l’avant, comme toi. L’on vous a interdit d’enseigner, mais l’étincelle de l’éducation brûlait dans le bûcher en crépitant avec soin ton âme. Tu ne t’es pas rendue, tu as continué à lutter et à enseigner, sans te soucier des conséquences. Mais ton cœur n’était pas impénétrable, tu t’es plongée dans une énorme tristesse en tombant malade de désespoir.
 
Pourtant, malgré tous les maux qui t’affligeaient, tu as continué à aller de l’avant, en te sacrifiant pour les jeunes filles et une partie de toi a refait surface des cendres de ton intérieur. Tu compatissais les jeunes filles malades, parce que tu savais ce qu’elles étaient en train de subir, tu prenais soin d’elles et les chouchoutais. Si elles te demandaient quelque chose, tu le leur donnais.
 
Le don que Dieu t’a donné n’est pas fini. Tu as complété ta mission : que les filles aient le droit d’apprendre. Tu as dit tendrement « Pour une seule enfant, j’ouvrirais une autre école ». Quand une fille s’inscrit dans une des écoles du Sacré-Cœur, on peut encore voir le regard de Sainte Madeleine Sophie, la contemplant avec tendresse.
 
Avec mes meilleures salutations, et remerciements  pour tout.
 
Marta Lobo Jiménez
6ºC EP Nº 15
École du Sacré-Cœur de Pamplona
 
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