Réflexion du Jeudi saint de l’École du Sacré-Cœur de Kincoppal-Rose Bay

 

 
Lors de la liturgie du Triduum de la Semaine sainte qui a eu lieu à Kincoppal-Rose Bay, la réflexion pour la célébration du Jeudi saint a été prononcée par une étudiante de 11e année, Bella Lamaro.

Comme l’a fait remarquer l’une des religieuses : « beaucoup de matière à réflexion pour quelqu’un de si jeune ». C’est aussi un hommage à l’éducation que reçoivent ces jeunes étudiants.

Mary Shanahan rscj

 

 

RÉFLEXION SUR JEAN 19: 28-37

Nous, ainsi que toutes les créatures sur cette terre, qu’il s’agisse d’êtres humains, d’animaux ou de plantes, montrons ce que nous voulons de bien des manières. Un bébé qui pleure de soif permettra à sa mère de comprendre ce qu’il veut et donc de répondre à ses besoins. Un chien qui gémit de faim et s’obstine à quémander permet à son maître de comprendre ses besoins et de répondre à sa demande de nourriture. Une fleur qui fane demande qu’on s’occupe d’elle et, par conséquent, sera arrosée. De bien des manières, nous sommes en mesure d’exprimer nos envies et nos besoins, que ce soit par la parole ou par l’action.

Juste avant sa mort, Jésus a prononcé trois mots importants : « J’ai soif ». Tel l’enfant, le chien ou la fleur, Jésus exprime lui aussi sa soif et ses besoins. Mais qu’entend-il exactement par cette « soif » ? Pour le comprendre, nous devons aller au-delà du sens direct de ces mots. Jésus ne parle pas de sa soif au sens propre mais de sa soif d’amour pour l’humanité tout entière. En consacrant ses derniers instants sur terre à exprimer la soif du salut du genre humain, il montre qu’il a soif de satisfaire l’humanité et ses besoins. Consacrer le dernier moment de sa vie à parler en notre nom est un grand sacrifice. Il était capable de voir les injustices et les désirs qui se manifestaient au sein de son peuple, c’est pourquoi il a appelé Dieu à étancher ces soifs.

Dans l’Évangile selon Saint Jean, chapitre 7, Jésus lança à la foule de Jérusalem : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive, celui qui croit en moi ! ». Il a aidé l’humanité tout entière. Il a vu ceux qui vivaient dans la pauvreté. Ceux qui n’avaient pas de toit. Ceux qui connaissent la discrimination et le jugement – l’aveugle, le sourd, l’infirme. Sa mission était d’étancher la soif de chacun, y compris des plus démunis. Chaque individu aspire profondément à quelque chose et, en prononçant les mots « J’ai soif », il appelle Dieu à étancher les soifs de l’humanité et lui apporte le salut. 

Juste avant de mourir, il dit: « Tout est accompli ». Ces mots ne signifient pas seulement que sa vie sur terre, en tant qu’être humain, est achevée. Nous devons aller plus loin dans notre raisonnement. Il a accompli son travail sur terre et a exprimé les besoins de l’humanité. De son côté sortirent du sang et de l’eau : cette effusion de liquide est l’effusion de son amour pour étancher cette soif. Son cœur divin a répondu à nos appels. 

Madeleine Sophie Barat elle-même croyait que la Société du Sacré-Cœur avait été créée comme cette effusion de sang et d’eau, suite au sacrifice de Jésus et de son don continuel à l’humanité même après sa mort. 

En saisissant ce message, dans notre propre communauté de Kincoppal-Rose Bay, en tant qu’unité, ouvrons nos cœurs non seulement à ceux qui ont soif dans notre Société, mais aussi les uns aux autres. Pendant ce Triduum de Pâques, satisfaisons le besoin dans notre petite – mais forte – communauté par un simple sourire. Jésus a sacrifié ses derniers instants sur terre et sa vie tout entière à répondre aux appels de l’humanité ; c’est pourquoi, au cours de cette période de Pâques, nous devons veiller à réfléchir à notre bénédiction et à sacrifier un peu de notre temps personnel en étant aux côtés de ceux qui nous aiment. Essayez d’apporter joie et satisfaction ne serait-ce qu’à une personne, en ayant conscience que vous avez étanché la soif de quelqu’un avec les effusions de votre cœur.

Bella Lamaro
11e année, l’École du Sacré-Cœur
Kincoppal-Rose Bay
** Extrait de :  ANZ Musings, Avril 2018