Rose Marie Quilter

  • Kenwood: Rosie Quilter rscj, Margaret Mary Canty rscj
    Kenwood: Rosie Quilter rscj, Margaret Mary Canty rscj
  • Rosie, Kathryn Sullivan rscj
    Rosie, Kathryn Sullivan rscj

Un mot pour me présenter: je suis l'aînée d'une famille de six, qui compte aussi une nombreuse parenté: 45 cousins germains. Je me suis sentie attirée par la Société parce que Jésus y occupait le centre de la spiritualité et pour son charisme contemplatif. Je suis entrée après mes études au Collège Lemoyne, une école jésuite à Syracuse, New York. Mes premières maîtresses étaient franciscaines, et je leur en suis toujours reconnaissante.

Je suis entrée dans la Société en 1958, ai fait mes premiers vœux en 1961, et ma profession à Rome en 1966, dans la probation de "la confiante obéissance". Jusqu'en (?) 1970, j'ai enseigné et travaillé dans l'administration à Kenwood, Greenwich et Noroton. Dans les années 70, j'ai fait partie de deux communautés qui inauguraient une forme actuelle de vie contemplative avec un ministère auprès des religieuses et des laïques, d'abord dans la Maison de Prière Abba à Albany, puis dans la maison Ephpheta près de Detroit. Ce ministère m'a amenée au ministère pastoral, l'archidiocèse de Detroit demandant notre présence dans les paroisses.  Dans ma première paroisse, Ste Rita, j'ai aidé au développement du ministère auprès des personnes âgées. Après plusieurs années, j'ai obtenu un diplôme de ministère pastoral dans le diocèse de Newark. En 1982,  après la fusion en une Province des Etats-Unis, j'ai déménagé à Houston, Texas, où j'ai travaillé comme directrice de la catéchèse en deux paroisses.

Après une année sabbatique, j'ai réalisé que j'étais appelée à un ministère plus paisible. Je pensai à l'aumônerie ou à la direction spirituelle. En ces deux domaines, j'avais eu quelque formation et j'avais un peu exercé la direction spirituelle dans le cadre des paroisses et souvent, de l'accompagnement de retraites en groupes. J'ai été attirée à mon ministère actuel après avoir reçu mon premier massage professionnel des mains d'une Carmélite qui était infirmière diplômée et thérapeute en massage. Le premier attrait était spontané mais profond. Je ne peux expliquer pourquoi je désirais faire cela, et, au premier moment, l'idée ne fut pas accueillie avec enthousiasme. Je m'efforçais de la chasser et de faire "ce pour quoi j'avais reçu une formation" de plusieurs années. Finalement, je tombais dans une profonde dépression. J'ai découvert, au cours du traitement pour guérir de la dépression, que je ne répondais pas à un appel profond. Je redemandais donc de me former au massage. La formation initiale était simple et de durée assez courte, mais très pratique et elle se passa bien. Voilà donc comment le massage thérapeutique est devenu mon principal ministère depuis 1993.

Depuis que j'ai reçu l'autorisation de me former au massage, j'ai reçu de la part de la Société un soutien absolu. C’est une merveilleuse extension de la prière, puisque c'est  silencieux, cela s’adresse à la personne en sa totalité, et demande de moi d'apprendre toujours de mes clients, tout autant que d'autres professionnels de la santé. On retrouve dans la pratique du massage des éléments à la fois d'art et de science.  Cela pose des exigences, physiques, émotionnelles et spirituelles, et cela m'invite à vivre une vie aussi équilibrée que possible. Au cours de ces années, j'ai traité des femmes enceintes et des bébés, des personnes proches de la mort, des hommes et des femmes aux prises avec plusieurs formes de dépression, de guérison après le viol, le deuil et le dépouillement.

Depuis 2002, après avoir vaincu une poussée de cancer, découvert au premier stade, j'ai fait du massage à nos sœurs aînées de Kenwood. Je considère comme un grand privilège de travailler avec l'équipe des soignants auprès de ces merveilleuses sœurs âgées, dont certaines ont été mes supérieures, mes professeurs, mes guides. La plus grande faveur personnelle attachée à ce ministère, est, à mon sens, d'être appelée d'instant en instant à un dépendance de Jésus pour pouvoir être son instrument de guérison et de paix pour ceux que je touche. Bien sûr, je le rencontre en chaque personne qui se confie à mes soins.

Regardant en arrière, je réalise que mon initiation à ce ministère a eu lieu en famille. Ma mère m'a appris à masser ses pieds quand j'avais six ans. Quand j'en avais neuf, elle m'a appris à masser ma petite sœur lourdement handicapée, souffrant de paralysie motrice cérébrale, Mary Margaret. Le dernier service que j'aie rendu à mes parents avant leur mort a été de leur prodiguer un massage, bien longtemps avant d'en avoir reçu la formation professionnelle. Une année, pendant ma retraite, j'ai saisi l'appel à devenir "un petit geste d'amour." Ma confirmation dans ce ministère, je l'ai reçu de la Société, qui m'a éduquée toute ma vie et m'a donné le désir de manifester l'amour du Cœur de Jésus dans tout ce que je fais. L'aspect eucharistique de ce ministère se manifeste chaque fois que je touche le Corps du Christ dans l'autre, maintenant surtout dans mes sœurs. Parfois, j'oins d'huile parfumée ceux qui sont malades ou proches de la mort. Je suis étonnée et gardée dans l'humilité de voir que Dieu m'ait appelée à cette vocation au sein de notre vocation, et je suis si heureuse d'entendre parler d'une autre rscj qui se consacre aux soins de santé globaux. Pour nous, membres de la Société, ce ministère apporte une tonalité spéciale à notre charisme éducatif, celle d'être la douce odeur de Jésus Christ, dans un esprit d'humble service et de compassion.
 
 
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