J’ai toujours été heureuse d’être une fille. Outre le fait de pouvoir porter des vêtements, des chapeaux, des rubans et des chaussures colorés, j’étais enthousiasmée par la vie qui coulait en moi et par la possibilité de mettre au monde une vie humaine. Quel grand cadeau pour les femmes !
Pourtant, née dans une société patriarcale, j’étais consciente que les hommes n’allaient pas me donner mon égalité sur un plateau. J’ai revendiqué ma place légitime et égale dans la société en puisant dans ma stree-sakti (le pouvoir des femmes) et en permettant au visage féminin de Dieu de prendre le dessus dans mes pensées, mes paroles et mes actes, libérant lentement et stratégiquement mon imagination des limites de la vision patriarcale du monde. J’ai imité mon père, incarnation de l’égalité, ma mère, avec son esprit indomptable, mes professeurs et d’autres grandes femmes du passé et du présent.
J’ai également réfléchi profondément à nos dons. Les femmes s’engagent et se préoccupent des autres. Elles savent restaurer, faire revivre et racheter, et sont fières de contribuer au bonheur et au bien-être de tous, non seulement de leur propre famille, mais aussi du Vasudhaiva Kutumbakam (le monde entier, qui est une seule famille). Les femmes endurent, préservent, soutiennent, aident, nourrissent, éduquent, inspirent et conseillent. Les femmes ont des épaules solides qui supportent le poids du monde, et pourtant ces mêmes épaules sont assez douces pour qu’on puisse y pleurer.
Comme la nature, les femmes sont patientes, sensibles, attentionnées et capables d’un amour inconditionnel. Grâce à leur capacité à lire les signes des temps et les vibrations de l’Esprit, elles sont capables de créer une nouvelle humanité, en prenant les devants, avec un courage et un cran exemplaires. Attirant le bien chez les autres, leur beauté se reflète dans leur âme, dans leur bienveillance et dans leurs paroles aimables.
Pourquoi alors les femmes sont-elles la cible de propos grossiers et de violences, perpétrés par des hommes et des femmes qui ont été portés dans le ventre de leur mère pendant neuf mois ? Si l’on met de côté pour un instant le reste de ses dons, la capacité d’une femme à créer la vie n’est-elle pas sacrée ?
Je me suis toujours sentie fière et bénie d’être une femme. Et vous, mes chères sœurs ? En cette Journée internationale de la femme 2022, célébrons la petite fille, donnons-lui les moyens de l’égalité et imprégnons-la de son amour-propre bien mérité.
Dr (Sr) Mudita Menona Sodder RSCJ
Le 12 février 2022
Section |Nouvelles Internationales
Province |Inde
Our Spirituality |Réflexions venant des quatre coins du monde