Épiphanie 2021 : Lever les yeux et voir

« Pour adorer le Seigneur, il faut “voir” au-delà du voile du visible, qui souvent se révèle trompeur. Hérode et les notables de Jérusalem représentent la mondanité, perpétuellement esclave de l’apparence. Ils voient et ne savent pas voir – je ne dis pas qu’ils ne croient pas, c’est trop – ils ne savent pas voir parce que leur capacité est esclave de l’apparence et en quête d’attraits : elle donne de la valeur seulement aux choses sensationnelles, aux choses qui attirent l’attention de la plupart. Par ailleurs, dans les Mages nous voyons une attitude différente, que nous pourrions définir réalisme théologal – un mot trop ‘grande’, mais nous pouvons dire ainsi, un réalisme théologal : il perçoit avec objectivité la réalité des choses, en parvenant finalement à la compréhension que Dieu fuit toute ostentation. Le Seigneur est dans l’humilité, le Seigneur est comme cet enfant humble, il fuit l’ostentation, qui est justement le fruit de la mondanité. Cette manière de “voir” qui transcende le visible fait en sorte que nous adorons le Seigneur souvent caché dans des situations simples, dans des personnes humbles et exclues. Il s’agit donc d’un regard qui, en ne se laissant pas éblouir par les feux artificiels de l’exhibitionnisme, cherche, à chaque occasion, ce qui ne passe pas, cherche le Seigneur. C’est pourquoi, comme l’écrit l’apôtre Paul, « notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel » (2 Co 4, 18). »
 
Pape François
Homélie, Solennité de l’Épiphanie 2021
 
 
 
 

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