Au 27 mars 2020
Nous sommes en quarantaine depuis dix jours. Dès les deux premiers cas cliniquement diagnostiqués le 14 mars dernier, le gouvernement vénézuélien a mis en place des mesures de protection drastiques qui suivent les modèles fructueux connus et appliqués en Chine et dans d’autres pays d’Asie, et également approuvés par l’Organisation mondiale de la santé : la fermeture des aéroports, l’utilisation obligatoire de masques par toute la population, la quarantaine et la campagne constante sur l’importance de l’hygiène des personnes, de leurs propres foyers, des espaces communautaires et publics. Une campagne constante sur l’importance de l’hygiène pour combattre le virus.
Mais au-delà de l’importation de ces mesures, le Venezuela s’appuie sur tous ses canaux de communication pour maintenir l’information, le calme et l’espoir auprès de toute la population :
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Chaque jour, le président fait un rapport de notre situation avec des données sur les cas, les mesures de confinement et la distribution de fournitures pour mettre ne œuvre les dépistages.
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Le système de protection populaire et collective dont nous disposons depuis plusieurs années nous pousse à suivre attentivement et avec discipline les instructions et les informations communiquées par le gouvernement.
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La mise en œuvre d’une enquête numérique où la population peut signaler le dépistage de cas de grippe ou de soupçons de COVID-19 au sein des familles. Plus de 12 millions d’enquêtes ont été envoyées, ce qui nous semble être un bon signal de participation et de coresponsabilité citoyenne.
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Des visites médicales ont été effectuées dans des endroits plus vulnérables.
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Enfin, une campagne de motivation a été lancée pour montrer qu’il s’agit d’une question de santé collective, et non d’un problème de santé publique. Cette perspective nous fait comprendre que nous devons prendre soin de nous-mêmes avec espoir et non avec peur.
Jusqu’à aujourd’hui, nous comptons 106 cas, dont la plupart dans la capitale (23 cas), où nous nous trouvons Mati et moi (Jacquelin) ; un cas dans l’état de Monagas, où se trouve la communauté de Jusepin ; et aucun cas à Cumaná, El Peñón, où se trouve la communauté la plus grande de la province. Trois personnes sont totalement guéries et nous ne comptons officiellement aucun décès. Grâce à la Chine, le gouvernement dispose des médicaments et des fournitures nécessaires pour appliquer les soins et les dépistages aux personnes qui se présentent dans les centres de diagnostic prévus à cet effet. C’est un effort considérable, alors que nos hôpitaux manquent cruellement de fournitures en temps normal à cause du blocus.
En ce qui nous concerne, nous allons bien. Nous sentons que, de manière générale, les gens prennent soin d’eux-mêmes avec attention et confiance. Bien que peu de magasins fonctionnent, nous pouvons aller au marché et acheter le nécessaire pour nous nourrir.
Nous sommes convaincues que les mesures mises en œuvre ont contribué à couper la chaîne de contagion. Nous restons toutefois vigilantes et continuons de nous informer. Nous reconnaissons à quel point nous sommes enrichies et sauvées par le regard circulaire-regard autour, la sensibilité collective et les mesures de COHABITATION SOLIDAIRE entre les peuples. Nous faisons confiance au Dieu de la VIE et à la force de la solidarité des unes envers les autres lorsque nous restons à la maison, en protégeant la population la plus vulnérable, les peuples les plus démunis et exclus.
Section |Nouvelles Internationales
Province |Vénézuela