Mise à jour Covid-19 : Argentine - Uruguay

Au 31 mars 2020

 
Argentine:

Des mesures sanitaires ont été prises. Depuis le 13 mars dernier, aucun cours n’est donné dans les établissements scolaires et ce, à tous les niveaux. Avec l’aide des enseignants, des cours en ligne ont été mis en place afin d’accompagner les familles.

Depuis le vendredi 20 mars, une quarantaine obligatoire a été décrétée dans l’ensemble du pays. Les frontières seront fermées jusqu’au 31 mars, mais nous pensons que cette période pourrait être prolongée. Par le biais de subventions et de plans sociaux, l'État a pris des mesures de protection sanitaire et économique pour les populations les moins protégées (les personnes de l’économie informelle ou les chômeurs).

Nos sœurs vont très bien. Nous sommes particulièrement attentives aux sœurs aînées. Le personnel chargé de s’occuper d’elles peut venir dans la communauté avec un « laissez-passer » officiel, aussi certaines d’entre nous se mobilisent pour accompagner ou fournir des médicaments, etc.

Les membres de notre province se connectent par email et par WhatsApp. Nous partageons ainsi la vie de chaque communauté et les équipes et commissions se réunissent virtuellement pour des sessions de travail.

Les informations circulent en abondance et nous disposons également de ressources qui aident à la réflexion et représentent en ce moment un moyen d’accompagnement communautaire.

Nous saluons la proposition de l’équipe de communication internationale, qui nous propose une formation à l’utilisation de « Zoom ». Cela nous sera utile pour les rencontres virtuelles et la communication entre les communautés.

Guillemette Verschoote, une volontaire française, se trouve dans la communauté de La Cortada, Reconquista, où elle restera jusqu’en juillet. Elle se porte bien et s’adapte à la quarantaine. Elle est en contact avec sa famille et avec les sœurs de Belgique et de France qui font partie de l’équipe du programme de volontariat. Nous attendons l’arrivée d’une autre jeune volontaire française en juillet, mais nous verrons ce qui se passera au moment venu.

La Commission « Vengan y Vean » nous donne aussi de ses nouvelles. Elle coordonne avec quelques jeunes la participation au rassemblement virtuel « Jeunesse-Vocation », qui aura lieu ce vendredi 27 mars dans la Région Philippine Duchesne, ainsi qu’à la réflexion en ligne du Réseau d’Éducation populaire et JPIC.

La communauté de La Cortada, à Reconquista, dans la province de Santa Fe, nous a fait savoir que, pendant la quarantaine, les projets auxquels elle participe ont été interrompus. Cependant, ceux qui sont liés à la production alimentaire sont maintenus et l’activité du programme d’entrepreneuriat en boulangerie pour les jeunes peut donc continuer.

Dans certaines situations, elles parlent du confinement des personnes dans les quartiers, de leurs conditions précaires de logement, du manque d'eau, de travail et de nourriture, bien qu’elles peuvent compter sur les mesures sociales du gouvernement, grâce à Dieu.

Nous savons que les crises et les situations comme celles que nous traversons nuisent toujours aux secteurs les plus pauvres. C’est pourquoi nous nous préoccupons principalement des personnes qui n’ont pas accès aux ressources nécessaires pour satisfaire les besoins de base. Partout où nous sommes, nous essayons donc de collaborer avec les personnes qui œuvrent dans les lieux où l’on offre de la nourriture, et donnons également des conseils aux gens pour s’inscrire à la plate-forme qui leur permettra de recevoir les subventions du gouvernement national.

Il y a également des initiatives liées à l’aide alimentaire pour les zones les plus pauvres qui voient le jour dans les quartiers, les paroisses et les réseaux de charité. Certaines de nos communautés participent à la cuisine et à la coordination des soupes populaires, des cantines, ainsi qu’à la recherche de ressources (nourriture et argent) venant de ceux que nous connaissons et qui sont en mesure de participer.

Certaines ONG demandent aux communautés d’anticiper et de prévoir des lieux d’isolement communautaire, comme les écoles, les centres socio-culturels, etc. car la situation pourrait s’aggraver.

Le gouvernement de la ville de Buenos Aires a demandé aux églises de mettre à disposition les maisons de retraite/rencontre pour les personnes en quarantaine.

Les équipes des écoles ont quelques inquiétudes quant au paiement des salaires, compte tenu de la difficulté à percevoir les droits d’inscription. Si la quarantaine obligatoire est prolongée, cette situation va s’aggraver.

Le service d’accompagnement proposé spontanément et de manière organisée, via WhatsApp, aux personnes, aux communautés chrétiennes et aux divers groupes, fonctionne également très bien. Un réseau de soutien et des liens sont en train de se tisser et de se renforcer, en cette période de confusion et de fragilité.

Deux sœurs vivent cette période de quarantaine au Paraguay en raison des restrictions de voyage et de la fermeture des frontières : Aida continue de s’occuper de son père et Josefina partage cette période avec Margot.

 
Uruguay:

En ce qui concerne les mesures prises par l’État pour répondre à cette urgence sanitaire, la situation en Uruguay est similaire. Des moyens économiques sont mis en place pour encourager le retour des Uruguayens qui se sont retrouvés hors du pays pendant cette crise. On nous incite à rester chez nous, les activités sont restreintes. Tout ce qui implique le regroupement de gens (écoles, lycées, cliniques, messes, réunions, etc.) est suspendu. Hier, le gouvernement a décrété que les personnes de plus de 65 ans devaient rester chez elles, sans exception.

Dans les secteurs les plus pauvres, il n’y a pas beaucoup de sensibilisation à l’autogestion et au respect de la quarantaine. Face à l’interdiction des marchés, plusieurs soupes populaires ont été organisées dans les quartiers. Ces initiatives ont vu le jour grâce à la solidarité des familles, afin qu’elles puissent avoir au moins un repas par jour.

Dans la situation actuelle, nous avons suspendu la profession perpétuelle de Jimena O’Neill, prévue pour le mois d’avril. Nous pensons que cette urgence peut se prolonger, car on approche de l’hiver. Nous sommes en dialogue avec l’Équipe générale pour reprogrammer cette date.

 
Maria Amelia Planas, au nom des sœurs d’Argentine et d’Uruguay