Ouvrez vos cœurs avec Madeleine Sophie : Une femme avec des racines

  • field near Joigny
  • Childhood bedroom of Madeleine Sophie
  • field near Joigny
  • grapes on the vine

La Province de BFN a créé une série mensuelle qui présente la vie et l'œuvre de Madeleine Sophie et nous invite à suivre son exemple audacieux. Lisez l'épisode pour le mois de septembre : Une femme avec des racines.

Dates importantes du mois de septembre

  • 8 septembre - Fête de la présentation de Marie
  • 14 septembre 1853 - Arrivée des premières religieuses du Sacré-Cœur en Amérique latine (Anna du Rousier) à Valparaiso, puis Santiago du Chili
  • 15 septembre 1853 - Fête de Notre-Dame des douleurs à laquelle Madeleine-Sophie confie la Société pendant la crise de 1839

La vie de Madeleine-Sophie

Madeleine-Sophie Barat est née le 13 décembre 1779, à Joigny, en Bourgogne. Prématurée, elle reste fragile, ce qui ne l’a pas empêchée de vivre jusqu’à 85 ans. À cette époque, la ville, en bordure de l’Île-de-France, compte environ 5000 habitants. L’environnement est essentiellement rural, marqué par la vigne et la forêt. M. Barat est artisan tonnelier.

Il a aussi une petite vigne sur les coteaux. Il est propriétaire de sa maison, signe d’un certain niveau social, une forme de bourgeoisie rurale. Les occasions de rencontres entre personnes de situations et de métiers différents sont fréquentes. Madeleine- Sophie est la troisième de la fratrie.

Son frère aîné et parrain, Louis, se destine à la vie sacerdotale. Sa sœur Louise épouse un riche marchand, mercier et tailleur et aura 9 enfants. La vie familiale des Barat est heureuse et unie. Madeleine- Sophie reçoit sa première formation chrétienne à la paroisse Saint-Thibaut où elle fait sa première communion, en 1789. L’église sera fermée peu après…

La vie de Madeleine-Sophie Barat est longue et variée : fondations multiples, fermetures de maisons, grands voyages en diligence puis en train, joies, difficultés, souffrances et vie de grande union à Dieu, mystique même. Madeleine-Sophie meurt le 25 mai 1865, jeudi de l’Ascension, à la Maison Mère, boulevard des Invalides à Paris, aujourd’hui lycée Victor Duruy.

« Jeudi, nous montons au ciel » avait-elle dit le dimanche précédent.

Pour la prière

« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. (…) Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. (…) Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. » (Jean 15, 1, 4-5, 8-9)

« Je suis la vraie vigne » : Observer cette vigne… les racines, le cep, les feuilles, les raisins ; sentir la chaleur du soleil ; contempler la vie qui se diffuse depuis la terre jusqu’aux grains savoureux. Me rappeler les paroles du prêtre pendant la liturgie eucharistique : « Le vin, fruit de la vigne et du travail des hommes ».

« Demeurez en moi et moi en vous » : Que peut signifier pour moi « demeurer» en Jésus ? Imaginer cette relation que Dieu me propose et les différentes formes qu’elle peut prendre dans ma vie.

Me laisser toucher par Jésus qui désire demeurer en moi.

« Demeurez et portez beaucoup de fruit » : Quels peuvent être ces fruits nombreux ? Quels sont ceux que je peux offrir aux autres ? En rendre grâce. Quels sont ceux que je pourrais porter mais qui demandent encore à mûrir ?

Relire lentement le texte, se demander comment demeurer, rester, se poser en Dieu et recevoir la sève d’amour qu’il nous propose.

Des écrits

« Peu à peu elle acquit le goût de l’étude, elle aima la lecture. Elle lisait l’espagnol et l’italien dans le texte. "Ce fou de Don Quichotte, racontait-elle, m’a fait passer de gais instants ; une fois entre autres, ma mère et ma sœur me trouvèrent prise d’un tel fou rire, qu’elles se demandaient si je n’avais pas perdu l’esprit. Mais, ajoutait- elle, la traduction n’a pas le même sel ni la même grâce." »

(Vie de la Vénérable Mère Barat par A. Cahier, RSCJ)

« Un jour, ma tante et moi étions assis à l’ombre d’un grand chêne, devant nous s’étendait la belle vallée avec les méandres gracieux de sa jolie rivière. Ma tante me récitait des vers de Joas dans Athalie, avec l’âme et le feu que vous lui connaissez : aux accents de sa voix, plus douce que la plus douce musique… Le sentiment du beau, du vrai et du bien entrait en moi par tous les sens, mon être aspirait par tous les pores un air plus pur et plus divin. »

(Témoignage de son neveu l’abbé Louis Dusaussoy dans la Vie de la Vénérable Mère Barat par A. Cahier, RSCJ)

Textes pour aujourd’hui

« Monsieur l’Abbé,

Savez-vous que cette année – année jubilaire – on canonise ma cousine, Mme Barat ?... Ma cousine ??? Ce n’est pas absolument sûr mais presque. En tous cas elle est deux fois alliée aux miens. C’était une obéissante, celle-là. Elle a fondé son pensionnat aristocratique sans vocation – abandonnant tous les dons de son âme au Père qui l’a utilisée. Il m’arrive de regretter qu’elle n’ait pas pu jouer elle-même de son instrument… Mais alors, on ne l’aurait pas su.

Nous avons de la chance dans la famille ! Tant de grands saints ne sont connus que de Dieu seul ! Tandis que « ma cousine », c’est une sainte en vue, une sainte qui a réussi. »

(Lettre de Marie Noël (Marie Rouget) à l’abbé Mugnier. Auxerre, 23 décembre 1924, Post-scriptum)

Invitation

  • Comme les disciples, comme Madeleine-Sophie, est-ce que je suis prêt(e) à me reconnaître sarment du cep qu’est Jésus ?
  • Quelles petites décisions puis-je prendre pour mieux connaître le Christ et cultiver mon attachement à lui ?

Ecoutez les chants & musique