Une invitation : En anticipation de l’Année de la Vie Consacrée, j’ai été invitée à examiner trois questions qui découlent de l’appel que Pape François nous a fait. La première et la deuxième question découlent du défi bien connu qu’il nous a lancé de Réveiller le Monde!
1: De quoi doit se réveiller le monde ? (Se réveiller de quoi ?)
2: À quoi doit se réveiller le monde ? (Se réveiller à quoi ?)
La troisième question vient de deux perspectives, “réjouissez-vous” et “consolez”, telle que cela apparait dans Réjouissez-vous, la brochure basée sur les paroles du Pape François aux religieux, offert par la Congrégation pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique.
3: Comment offririez-vous votre charisme très particulièrement en cette année pour consoler et réjouir ?
Une invitation à TOI : Un appel à ce que chacun vive sa vie consacrée, à regarder autour de nous, à prendre en considération le don du charisme et de la vocation que chacun de nous reçoit pour l’église et le monde, et à examiner comment nous pourrions l’offrir de manière particulière lors de cette Année de la Vie Consacrée. Je partage avec vous ici quelques fruits pour notre prière, réflexion et conversation.
Je vous invite à réfléchir à ces questions, personnellement et en communauté. Vous pourriez avoir cette conversation avec vos communautés locales et plus amples et entre les congrégations. Le Pape François nous appelle à aller plus loin dans le discernement des signes du temps dans notre vécu de la joie de l’Évangile. Que voir et entendre est une invitation pour toi, ta communauté locale et ta congrégation. Pour finir trouve la manière de partager tes réponses. Où peux-tu offrir tes réponses comme une manière de proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ?
Réveiller le monde à la lumière de notre appel à la prophétie est assez puissant. Le Pape François nous rappelle que « La radicalité évangélique n’est pas l’apanage des religieux : elle est demandée à tous. Mais les religieux suivent le Seigneur de façon spéciale, selon un mode prophétique. Moi, ce que j’attends de votre part, c’est ce témoignage-là. Les religieux doivent être hommes et femmes capables de réveiller le monde. »Les prophètes écoutent la parole de Dieu et la proclament. Ils évoquent en même temps les endroits où nous avons égaré la vision de Dieu d’un monde de justice et paix et nous rappellent la vision de Dieu, et ce à quoi Dieu nous invite.
Sachant que l’appel à se réveiller est pour nous et pour le monde, il y a trois endroits d’où je sens l’appel à réveiller le monde. Les deux premiers sont des réponses à la réalité qui nous entoure et incarnent deux extrêmes : la paralysie et l’activité incessante. Quand nous voyons tant de vulnérabilité et de dévastation dans le monde d’aujourd’hui, du changement climatique aux conflits latents et aux guerres déclarées, peurs et désespoirs s’enracinent en nous et nous paralysent mentalement et physiquement. Si je pensais que je suis la seule responsable du monde qui m’entoure, je serais paralysée par ma délusion, car j’aurais oublié qui je suis, qui est Dieu et que Dieu est intimement en toute chose.
Je peux aussi être paralysée quand ce que je vois devant moi n’offre pas un espace pour la perspective ou la réflexion. Imagine que tu regardes une photo de si près qu’il ne reste qu’un pouce entre ton nez et la photo. Cela ferait se déclencher l’alarme dans n’importe quel musée. Si nous le faisions avec les personnes que nous rencontrons, tout naturellement, elles reculeraient ! Nous ne voyons pas bien à cette distance. Je ne peux pas voir ni les bords ni les marges de possibilités dans cet espace ; il n’y a pas de place pour les mouvements de Dieu entre ce que je vois et moi. Si je ne recule pas un peu pour réussir à vraiment voir, je peux penser que je n’ai pas d’impact, et donc avilir mes capacités et les mouvements de Dieu. Au-delà de la paralysie, et entre les espaces, il y a l’espoir.
L’autre extrême est une activité incessante, quasi frénétique. Quand une activité n’a pas de fin, nous courons le danger de rater ce que nous avons devant nous. Nous parcourons la même route une et mille fois mais nous ne voyons pas plus de ce que nous avions vu la première fois. En fait, chaque fois nous voyons moins car nous pensons savoir ce qui s’y trouve, et puis nous cherchons l’endroit suivant, souvent plus rapidement car nous sentons que nous n’avons pas le temps. Janet Ruffing, RSM, il a quelques années a défini ceci comme « le démon de l’agitation », mais je pense qu’aujourd’hui il peut être encore plus pernicieux et dangereux.
Une activité incessante peut conduire à une mentalité persuadée qu’en bombardant et en répétant sans cesse la même chose, avec endurance, « ceci est la loi, ceci est la vérité », on finira bien par convaincre les gens. Il s’agit de l’opposé d’une activité réfléchie. Il y a un manque de profondeur, une profondeur qui devient visible seulement si nous regardons à nouveau avec les yeux ouverts, ce que nous ne voyons pas encore. C’est là que Adolfo Nicolas, SJ, parle de globalisation de la superficialité. Nous manquons ce que nous cache tant d’activité, la peur ou le désespoir. Ici encore l’espoir est nécessaire. L’espérance chrétienne est enracinée dans le réel, cependant elle laisse de l’espace au changement et à la créativité, car Dieu se trouve dans une telle activité. L’espoir nous trouve quand nous sommes réflexifs, et essayons d’agir comme Dieu agit, cherchant d’aimer comme Dieu aime. L’activité incessante et la superficialité qu’elle promeut, sont dissipées par l’attention. L’attente attentive de l’Avent, l’anticipation, est une image de cet espoir.
Troisièmement, nous devons nous réveiller de l’illusion que les gens puissent vivre sur des îles isolées d’assistance. Nous oublions que nous sommes « un monde ». La crise de l’Ebola est une preuve vivante de cela. Eh oui, le virus est virulent et mortel et aucun lieu, y compris les Etats-Unis, est exonéré du virus. Cependant, notre réponse a été assez mitigée, et nous avons oublié que la seule manière de prévenir que le virus n’atteigne des personnes aux Etats-Unis était de prévenir qu’il n’atteigne des personnes de toute part, y compris les régions les plus touchées du Sierra Leone, de la Guinée et du Liberia. Paul Farmer, médecin et activiste de la justice globale, nous rappelle que 90 % des personnes infectées par le virus devraient pouvoir survivre, comme aux Etats-Unis. Cependant ceci n’est pas encore le cas, car cela demande des structures, du personnel et des provisions qui arrivent avec beaucoup de lenteur dans les lieux qui en ont le plus besoin. La notion d’ile isolée d’assistance nous pousse à oublier notre humanité commune. Dans leur merveilleux livre « Dans la compagnie des pauvres », Gustavo Gutierrez, OP et Paul Farmer nous rappellent qu’il n’y a en réalité pas de “premier”, “deuxième”, “troisième” ou “quart” monde, mais seulement “un monde”. Ou, comme un de mes étudiants du Togo nous le rappelle, « nous saignons tous rouge ».
Je suis reconnaissante que les prophètes évoquent non seulement là où nous nous éloignons de la vision de Dieu mais nous offrent aussi un sens de la vision de Dieu. Comme religieuses dans le monde d’aujourd’hui je sens que nous sommes appelées à réveiller le monde à trois appels : encuentro/rencontre, imagination religieuse et créativité, communautés de communion. Nous sommes appelées à une rencontre. Une rencontre signifie profondeur plutôt qu’une réunion superficielle. Cette Année de la Vie Consacrée nous appelle toutes à une plus grande profondeur, à l’encuentro. L’encuentro se fait d’abord avec Dieu. Le Pape François dis à plusieurs reprises au début de Evangelii Gaudium que nous sommes invités à une rencontre avec Jésus. « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui ».
La rencontre est avec Jésus, nous prend comme nous sommes. Notre Dieu est un Dieu qui peut seulement aimer, dont le nom est Amour. Encuentro c’est notre appel, enraciné dans notre baptême avec tout le peuple de Dieu. Nous sommes appelées à réveiller le monde à un Dieu qui est Amour et qui nous crée comme l’amour et pour l’amour. La rencontre est avec nous tels que nous sommes, avec nos blessures, vulnérabilités et souffrances (« ce que j’ai fait et ce en quoi j’ai échoué ») ainsi qu’avec nos espoirs, rêves et désirs (« aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés », « La bonté et la fidélité se rencontrent, La justice et la paix s'embrassent »). C’est cette relation, cette rencontre, qui nous donne les bases et nous nourrit pour que nous puissions travailler vers la transformation des systèmes et des structures injustes et nous ouvrir à la transformation de Dieu en nous.
Encuentro c’est aussi une rencontre mutuelle. C’est au Brésil que pour la première fois j’ai réalisé le pouvoir d’un encuentro. J’étais là dans un encuentro avec quinze sœurs de ma communauté. Nous étions deux en provenance des Etats-Unis, les autres étaient latino-américaines. Pendant un mois nous avons communiqué en espagnol. Avec clémence mon niveau d’espagnol pourrait être défini comme niveau « faux débutant ». Comment est-ce qu’une personne n’ayant que des notions de base d’espagnol pouvait avoir une rencontre ? En regardant. En écoutant les paroles et au-delà des paroles, en regardant les visages et en écoutant le ton des voix. Parce que l’autre aussi choisi la rencontre. La vie semble si différente quand nous rencontrons!
Au Brésil, la rencontre a eu lieu pour moi en triade, quand chacune regardait l’autre parler, ce qui signifiait que les autres parlaient assez lentement pour me permettre de comprendre et m’attendaient quand j’avais besoin de l’aide du traducteur de Google ou remplissaient mes lacunes en faisant des gestes de la main ou du visage ! A la fin des deux premières semaines, je pouvais regarder mes sœurs en me rendant compte que je savais un peu de ce qui importait à chacune d’elles. Aurais-je pu en savoir plus si j’avais mieux compris et parlé la langue ? Certainement. Cependant je crois avoir écouté et entendu différemment et ce que nous avions dans nos cœurs ressortait parce que nous nous étions engagées à être les unes avec les autres et à nous écouter et à nous comprendre dans les circonstances dans laquelle nous nous trouvions.
En nous ouvrant à la rencontre, nous nous sommes éveillées au potentiel de la communauté, et là nous avons réveillé le monde au deuxième appel : créer des communautés de communion. Enracinées en Dieu et ouvertes à la rencontre avec notre voisin, nous sommes plus capables de voir “l’unité” que nous sommes en Dieu, même au milieu de tant de diversité. Nous réussissons à voir que, non seulement tout le monde est le bienvenu, mais que tous sont nécessaires. L’appel est celui de trouver les manières de vivre notre humanité globale commune.
Ceci ne signifie pas qu’il soit facile de créer la communauté, mais seulement qu’il est nécessaire de le faire. Une partie du réveil est de nous rendre compte qu’il y a quelque chose de profondément enraciné dans notre humanité, qui nous connecte. Une de nos sœurs brésiliennes a passé plus de 30 ans en Amazonie avec le peuple Myky. Elle nous a partagé que dans la langue Myky, il n’y a aucune parole pour dire “vivre”(vivir). La seule parole qu’ils ont se traduit en espagnol par « convivir », c’est-à-dire, vivre ensemble. Nous ne pouvons vivre que si nous vivons ensemble.
Troisièmement, nous sommes appelées à réveiller le monde avec notre imagination religieuse et notre créativité. Ensemble nous pouvons créer le monde que Dieu désire, le monde que nous désirons. Nous sommes invités à « rendre possible ». L’imagination religieuse, enracinée en Dieu et renforcée dans les communautés d’espoir peuvent créer un changement à l’échelle globale. John Paul Lederach, Philip Keane, SS, et autres nous rappellent du pouvoir de notre imagination chrétienne pour créer des nouvelles manières de voir l’autre et d’entrer en relation les uns avec les autres. Que se passerait-il si comme le suggère Lederach, nous considérions les conflits come des paradoxes plutôt que comme des polarités. Des paradoxes qui plus que soulever des murs nous ouvrent à différentes possibilités. L’espoir et l’imagination sont intimement connectées, et comme chrétiens, notre espoir est dans notre Dieu. De cet horizon nous pouvons voir que la transformation est possible et que nous pouvons prendre le risque d’aimer encore et encore parce que nous sommes aimés.
Nous sommes invités à l’émerveillement. « L’émerveillement » est une partie puissante de l’imagination morale parce qu’elle ouvre aux possibilités. La créativité est invitée. Quand un groupe ou une personne commence à se mesurer avec le « Je m’émerveille… », beaucoup de choses deviennent possibles. Je vous invite à vous émerveiller: Comment devrions nous offrir notre charisme pour consoler et réjouir ? En cette Année de la Vie Consacrée, comment pouvons-nous consoler ? Comment pourrions-nous offrir notre charisme pour la réjouissance ? A quoi est-ce que cela ressemblerait dans ma vie, dans ma communauté et dans ma congrégation ?
Ci-dessous des exemples de comment nous pourrions consoler et réjouir en offrant notre charisme. Vu que le charisme est un don de l’Esprit pour l’église et pour le monde d’aujourd’hui, l’invitation est celle de considérer comment nous pourrions participer à amener le règne d’amour et de paix de Dieu dans le monde d’aujourd’hui à travers le don de nos charismes. J’offre quelques exemples à partir de mon propre charisme.
Bien qu’il y ait beaucoup de manières de « s’émerveiller » à travers mon charisme, j’ai choisi à ce sujet quelques sections des Constitutions de la Société du Sacré-Cœur pour donner une direction à ma réflexion et à mon émerveillement. Je vous invite à faire de même avec les documents de votre communauté.
Consoler: Comment devrions-nous offrir notre charisme pour consoler?
La mission des RSCJ est de faire connaitre la révélation de l’amour de Dieu dont la source et le symbole est pour nous le Cœur du Christ. Notre charisme nous appelle donc à découvrir et à révéler l’amour de Dieu et à être le cœur du Christ dans le monde d’aujourd’hui. Je me demande donc, comment pourrions-nous consoler ? Nos Constitutions disent :
Deux appels émergent ici.
Nommer ce que nous voyons. Les prophètes ont entendu les cris de Dieu et de son peuple. Nous devons écouter, entendre, et faire connaitre et entendre les cris de notre humanité et de notre terre blessées. Nous devons donner un nom à la souffrance. Trop souvent les gens souffrent en silence et leurs cris ne sont pas entendus là où ils devraient l’être. La lamentation fait partie de notre tradition judéo-chrétienne. Se lamenter, nommer ce qui ne doit pas être, est possible parce que nous sommes des gens d’espérance. Nous nous lamentons parce que nous croyons qu’il est possible de faire beaucoup plus. Si nous n’avions pas d’espoir, nous nous désespérerions tout simplement. Nous nous lamentons parce que nous espérons.
L’amour n’est pas dans l’abstrait mais dans le particulier, donc l’amour nous portera à faire cause commune avec les pauvres. Comment pourrions-nous aimer de cette manière ? En écoutant attentivement, en permettant qu’il y ait des espaces pour les rencontres. La solidarité signifie que les joies et les espoirs, les cris et douleurs de mes frères et sœurs, sont aussi les miens. Mon humanité diminue ou augmente quand celle de l’autre est avilie ou soulevée. Phil Tiernen qui a été tuée par un missile m’appelle à écouter beaucoup de choses. Je pleure toutes les personnes impliquées dans cette guerre : les gens de l’Ukraine et de la Russie plongées dans cette guerre, qui créent des missiles de guerre, tuent et se font tuer par les armes à feu. La violence et les conflits sont aussi présents dans ma ville. Mon sentiment est que la mort de Phil Tiernen est, si nous le lui permettons, un appel puissant à ma communauté à prendre en considération le conflit, la violence, le pardon et la réconciliation. Comment révélons-nous l’amour de Dieu dans des lieux qui vivent des situations de conflit et de violence ?
Un troisième appel vient du paragraphe #32 de nos Constitutions:
Je me demande: Est-ce que nous avons récemment évalué nos apostolats actuels à la lumière des besoins non satisfaits d’aujourd’hui ? Le faire pourrait affirmer et confirmer où nous en sommes aujourd’hui et peut peut-être nous ouvrir à d’autres besoins actuels.
Une congrégation avec laquelle j’ai récemment travaillé a ressenti un appel à discerner où les conduisait l’Esprit à la lumière de leur charisme de réconciliation. Avec courage et confiance dans l’appel que Dieu leur faisait, elles ont discerné de continuer leur apostolat en certains lieux et de laisser d’autres lieux dans les mains de leurs collaborateurs. Après avoir donné leur bénédiction à ceux qui travaillent à leur côté en leur donnant le mandat de continuer à offrir le charisme sur place, elles s’en sont allées avec la province vers d’autres lieux, vers des nouvelles frontières de violence.
Je serais peut-être moi-même appelée à diviser mon temps différemment ? Pas plus loin que quelques milles de ma rue qui est relativement sereine, il y a des quartiers bondés d’armes et de gangs violentes, et les jeunes sont particulièrement vulnérables aux deux. Quels sont les apostolats qui existent dans ces quartiers où je pourrais participer ou offrir mon témoignage? Est-ce qu’il existe déjà des apostolats sur place et où puis-je contribuer? Ou y a-t’ il un appel où je peux être créative?
Nos Constitutions déclarent:
Ci dessous deux brefs aperçus du don qu’elle nous a offert:
Nous sommes attirés et séduits par la prière et le partage de cette relation intime, même brièvement , nous invite à de plus grandes profondeurs . Ceci est vrai que nous ayons 23 ans ou 93.
Une deuxième possibilité de se réjouir est venue à moi alors que je lisais, « Enracinées en Lui par la contemplation, nous désirons être des femmes qui créent la communion » (#6). Je me demandais comment nous pourrions être des femmes et des hommes qui créent la communion quand je suis tombé sur quelques conseils:
Un partie du réjouissance est celle de partager quand nous avons surmonté un challenge . Je me demande quelle différence cela ferait si nous partagions des histoires de personnes qui travaillent dans des situations de conflit. Quelquefois, quand nous pensons que nous sommes les seules à nous battre, les conflits semblent tellement insurmontables. Quand nous célébrons les différences et les conflits que nous traversons, nous pouvons témoigner des efforts de paix. Il y a des années je me trouvais au milieu d’un conflit que je ne semblais pas pouvoir dépasser et à un certain moment je me suis juste rendu compte que c’est à cela que ressemblait la vie et que quelque fois il y a des gens avec lesquels nous ne pouvons simplement pas nous entendre.
Je voulais « régler » ce conflit. Puis je me suis rendue compte que je me basais sur une supposition erronée (angle mort) : Je cherchais que la personne soit à mon image et ressemblance. J’oubliais que les gens sont en fait à l’image et ressemblance de Dieu ! La diversité est la diversité de Dieu. Bien sûr il y aura des conflits au milieu d’une telle diversité. Cependant comment je vois les autres parle de là ou cela mène. Avoir réalisé cela a changé ma relation avec cette personne et depuis nous avons travaillé ensemble.
Créer des communautés de communion ne garantit pas la paix, mais c’est un pas vers elle. Valoriser l’autre comme le bien-aimé de Dieu et voyant la diversité comme un don, et non pas comme une différence à éliminer, change la manière dont nous nous voyons nous-mêmes et les uns les autres. La mort peut arrivera et arrive à ceux qui cherchent à participer à la construction du Royaume de Dieu , la voie de Dieu en tout. Cependant nous savons que la mort n’est pas la fin ; nous sommes le peuple de résurrection. Tel est le Mystère Pascal qui s’éveille en nous chaque fois que nous choisissons d’être debout à côté des oppressés, marginalisés, traités comme tout sauf comme un don de la merveilleuse créativité de Dieu. En regardant autour de nous, nous voyons qu’encore aujourd’hui il y a des gens sur la croix. Notre appelle est celui de réveiller le monde aux gens sur les croix et travailler pour faire cesser une souffrance si inutile. Nos vies doivent témoigner cela ; nous participons à réveiller le monde, parce que nous sommes nous-mêmes réveillées par la grâce de Dieu.
Vivre une disponibilité radicale /disponibilidad
Notre province a récemment terminé une série de rencontres de prière et de dialogue. Pendant une de ces rencontres, une sœur a dit qu’après avoir prié avec l’un de nos nouveaux documents sur la formation permanente, elle a ressenti comme si elle était « rentrée à nouveau ». Religieuse de vœux perpétuels depuis 50 ans, elle a voulu se réengager à nouveau et a même écrit à l’équipe provinciale pour donner sa disponibilité à faire quoi que ce soit, partout où elle pourrait être nécessaire.
La même chose est vraie pour les élèves de notre école de New York City, qui dans leur classe de mathématiques ont commencé à dessiner des prothèses de la main et à utiliser des imprimantes 3-D pour les créer pour d’autres jeunes. Ils ont trouvé un besoin non-satisfait et y ont répondu, hands and all.
Je suis moi aussi invitée à une disponibilité radicale, un Suscipe à Jésus vécu à travers mon charisme dans la vie religieuse et pour l’Église et le monde.
Ce sont toutes des invitations pleines d’espoir, regardant le monde autour de nous et offrant notre charisme pour être l’amour du Christ dans le monde d’aujourd’hui. Il n’est pas question ici de notre succès mais de notre effort. Dieu fait la transformation- la nôtre et celle du monde. Nous cherchons à participer – avec amour, à réveiller le monde, consoler et à se réjouir.
Maria Cimperman rscj
Cet article a été publié dans l'Information (Vol. 23, Iss. 4, hiver 2014). Nous sommes reconnaissants à la Conférence de Formation Religieuse de nous avoir accordé la permission de poster ceci sur rscjinternational.
Section |l’Année de la Vie Consacrée
Province |États-Unis et Canada
Our Spirituality |Réflexions venant des quatre coins du monde