La communauté Cor Unum du noviciat international de langue anglaise a vécu le dimanche 12 mai une journée formidable. Nous sommes parties — Ellen Collesano et les quatre novices, Chihiro Yamamoto, Miriam Yu, Yuriko Tezuka et Min-Ah Cho — de notre ville, Chicago pour nous rendre New York et participer à la 61e Session de la Commission de la Condition de la Femme aux Nations Unies.
Il était midi lorsque nous sommes arrivées à la communauté de la 120e rue à New York, chaleureusement accueillies par Sheila Smith, Kathy Conan, Lydia Cho, Stephanie Veluz et Helen O’Regan dans cette maison ouverte depuis peu. Après un délicieux repas, nous avons visité le « Tenement Museum », construit dans le quarter sud-est de Manhattan en 1863. Au théâtre du Musée nous avons vu le film « An American Story ». Puis nous avons eu une visite guidée des appartements rénovés où ont vécu les nombreux immigrants de la classe ouvrière aux 19e et 20e siècles. Ce Musée nous a aidées à comprendre l’histoire de l’immigration à cette époque à travers l’expérience personnelle de plusieurs familles d’immigrants.
La seconde journée a commencé par un exposé de Cecile Meijer sur le Département de l’Information et sur le statut ECOSOC (Conseil Économique et Social des Nations Unies), par rapport à toute la structure du système des Nations Unies. L’exposé de Cecile nous a aidées à réfléchir à la manière de nous situer par rapport aux différents sujets dont nous allions entendre parler à la Commission de la Condition de la Femme. Nous avons appris qu’avec notre spiritualité de l’incarnation, qui est de découvrir et manifester l’amour de Dieu, nous sommes appelées à regarder le monde blessé avec respect, tolérance et paix. C’est notre manière d’aborder les différents problèmes du monde afin d’aider les autres à vivre dans la dignité. Nous avons découvert aussi que c’est là où notre charisme et le programme des Nations Unies se rencontrent.
Mardi (notre troisième jour à New York) nous avons commencé par un temps de prière, animé par Sheila Smith, qui nous a aidées à réfléchir au le lien entre notre charisme et notre mission JPIC. Nous aurions dû nous rendre à la Commission de la Condition de la Femme le mardi et le mercredi, mais le mardi, en raison d’une forte chute de neige survenue mardi, les séances ont été annulées. Grâce à cela, nous avons eu des discussions très riches et formatrices qui nous ont aidées à nous situer par rapport à la condition de la femme dans le monde, sujet dont nous allions entendre parler lors de notre visite aux Nations Unies le lendemain. Le matin, nous avons regardé un film intitulé Pray the Devil Back to Hell ( « Priez pour que le diable retourne en enfer » ), sur les troubles sociaux en République du Libéria (Afrique occidentale) : la guerre civile a coupé le pays en deux et laissé des centaines de milliers de morts ou de personnes déplacées. Le film montre comment ce drame a fait surgir une coalition de femmes chrétiennes et musulmanes qui se sont soulevées pour faire pression sur leur gouvernement au moyen de tactiques non violentes et le pousser à entreprendre des pourparlers de paix. Nous avons été impressionnées de voir comment ce mouvement venu de la base avait conduit à des élections démocratiques et à l’élection — pour la première fois — d’une femme à la tête du pays. Ces femmes ordinaires et sans armes ont mis fin à la guerre civile, désarmé les rebelles et renversé le dictateur. L’après-midi, Sheila nous a parlé des recherches qu’elle a faites sur la traite des peuples indigènes au Canada. Les histoires de survivants de ce trafic humain étaient très impressionnantes. En particulier l’hisotire que nous a racontée Sheila à propos d’une survivante devenue sa filleule ; cela nous a permis de mieux comprendre le lien entre prière et ministère. Regarder le film ensemble, échanger avec Sheila après son exposé, apprendre combien il est important d’être attentif aux souffrances et aux espérances du monde, tout cela a été utile.
Le mercredi, nous avons enfin assisté à la rencontre de la Commission des Nations Unies sur la Condition de la Femme ! Nous avons chacune choisi deux ou trois tables rondes qui nous semblaient intéressantes. Le soir nous avons mis en commun ce que nous avions appris.
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Ce que Chihiro a préféré, c’était la table ronde sur « La responsabilisation des femmes dans les zones rurales dangereuses de l’Afghanistan ». Elle a pu découvrir comment les gouvernements de l’Afghanistan et de l’Inde travaillent ensemble pour l’autonomisation économique et le progrès de l’éducation des femmes en Afghanistan. Grâce au programme d’autonomisation économique qui a permis à de nombreuses femmes du pays de recevoir en Inde une formation à la coupe et la couture, l’Afghanistan essaie d’intégrer les femmes des régions rurales dans le courant général de la société.
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Yuriko a participé à trois tables rondes sur la traite des êtres humains. Elle a découvert que cette pratique existe partout dans le monde. Tous les orateurs ont souligné l’urgence de venir en aide aux survivants et de leur procurer un abri, une orientation professionnelle, etc.
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Miriam a été très impressionnée par « les normes sociales, l’égalité des sexes et l’émancipation des jeunes ». Elle a été frappée par l’intervention d’une militante danoise, Emma Holten, et s’interroge sur l’importance pour nous d’apprendre aux jeunes ce qu’est la sexualité, problème de plus en plus sérieux pour les étudiants du monde entier.
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Min-Ah s’est penchée sur « la solidarité dans tous les domaines avec les employées de maison : justice économique, raciale, entre hommes et femmes », thème qu’elle a trouvé très percutant. Les panélistes, discutant en espagnol ou anglais, ont souligné la vulnérabilité des employées de maison venues de l’étranger sur des points critiques : violence sexuelle, femmes battues, confiscation des passeports et non-paiement du salaire.
En plus de cette visite à la Commission de la Condition de la Femme, New York a laissé à la communauté du noviciat beaucoup de beaux souvenirs. Nous n’oublierons pas en particulier nos rencontres du soir avec les communautés du Sacré-Cœur, les bons repas et les histoires inspirantes partagées avec les communautés de la 120e Rue et de la 10e Avenue. Nous avons vraiment apprécié cet accueil si chaleureux des communautés newyorkaises : nous avons réellement senti que les RSCJ sont un seul cœur et un seul esprit dans le Christ.
Les quatre novices avec Kathy Conan, devant un tableau de Mater Admirabilis
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