« Changer l’histoire est possible ; l’espoir est possible. Nous devons l’accueillir comme la petite, vulnérable, forte et solide graine du Royaume qui a le pouvoir d’affecter l’ensemble de l’histoire. Le tissu de cette étoffe commence à prendre forme, notamment entre les mains des femmes. Dieu souhaite que les mains des femmes soient aussi entre les mains de Dieu ».
Avec ces mots de Maria Teresa Porcile, théologienne uruguayenne, la première rencontre de « Mujeres Iglesia », basée sur une profonde vision ecclésiale, a été convoquée. La rencontre était intitulée « Femme, que dis-tu de toi-même ? ».
Soledad Tejeda, Magdalena Muñoz, Francisca Guerra, Judith Schonsteiner, Carolina del Río, Lourdes López fmm, Carola Reyes et Bernardita Zambrano rscj font partie d’un groupe qui réfléchit, depuis l’année dernière, au rôle de la femme au sein de l’Église. Afin de franchir une étape supplémentaire à ce propos, elles ont commencé à travailler ensemble avec l’idée d’impliquer d’autres femmes provenant de différents secteurs de l’Église et du pays.
Cette rencontre organisée par des femmes, pour les femmes, a eu lieu au Chili tout au long de la journée du 10 juin, dans un centre tenu par des femmes : l’École de la Compagnie de Marie.
Nous avons commencé par écouter les problèmes que nous vivons chaque jour, en tant que femmes, au sein de l’Église, nous laissant ainsi interpeler par cette question de Jésus : « Femme, pourquoi pleures-tu ? ».
Nous avons ensuite suivi l’intervention très instructive de la théologienne Carolina del Río, qui nous a aidées à comprendre certains concepts théologiques d’un point de vue d’une femme. Elle nous a aussi tenues informées des démarches que l’Église a essayé d’entreprendre pendant le pontificat du pape François mais qui n’ont pas encore eu de suite et sont, pour la plupart, bloquées.
Conscientes que nous ne pouvons pas attendre que l’Église institutionnelle entame des changements, nous avons finalement défini certains chemins que chacune d’entre nous peut parcourir depuis son lieu ecclésial. Nous avons également manifesté le désir de poursuivre cet accompagnement vers la prise de conscience et la recherche d’une plus vaste plate-forme permettant d’annoncer la bonne nouvelle aux femmes qui continuent à croire au projet du Royaume de Dieu, tant chéri par Jésus.
Nous avons vécu de profonds moments de prière, en honorant la mémoire de femmes importantes dans l’histoire de notre foi et celle de femmes de l’histoire du salut. Nous avons eu l’occasion de nous connecter avec ce qu’il y a de plus profond, avec la force vitale du don d’être des femmes. Nous avons dansé, ce qui a été essentiel pour retrouver la joie, la confiance en soi et l’espoir.
La rencontre s’est conclue par une liturgie profonde, ressentie et vécue depuis les entrailles, et qui a été animée tout au long de la journée par Ruah, nous invitant ainsi à nous remémorer Jésus au dernier repas et nous permettant de vivre un moment particulier de communion.
La terre a été préparée, la graine a été semée, les femmes ont gardé précieusement dans leurs cœurs le chant plein d’espoir et de promesse : Ruah, Ruah, souffle de Dieu en nous ; Ruah, Ruah, Esprit de notre Dieu.
Bernardita Zambrano Chávez rscj
Province |Chili