Jyoti Gajbhiv

Quand je songe à ma vie en tant que Religieuse du Sacré-Cœur (RSCJ), je m’aperçois que c’est Dieu qui m’a appelée. Entre 5 ans et 10 ans, alors que j’étudiais à notre école St. Theresa School de Haregaon, j’étais posée et timide. Je ne prêtais guère attention aux religieuses de l’école ni envisageais le devenir un jour. En revanche, j’étais fascinée par la valeur accordée à l’éducation de chaque fillette de l’école.

Chaque année, le jour de la Présentation de la Vierge Marie au Temple, le 21 novembre, tandis que je regardais la pièce sur notre fondatrice, sainte Madeleine-Sophie, et ses premières compagnes prononçant leurs premiers vœux, j’étais stupéfaite de voir combien de jeunes filles cette femme était parvenue à inspirer à travers l’éducation. J’étais fascinée par sa vie : elle réalisait des choses si différentes, si extraordinaires ! Depuis toujours, j’éprouvais l’envie d’accomplir des choses ordinaires de façon extraordinaire.

Une fois achevées mes études et ma formation d’enseignante (D.Ed.), j’ai commencé à travailler à notre école de Haregaon. C’était l’occasion rêvée pour stimuler chaque enfant, et j’appréciais beaucoup mon métier. Cependant, mon désir d’accomplir des choses différentes, extraordinaires, persistait et me retenait d’emprunter le chemin habituellement réservé aux jeunes filles.

J’avais un poste de fonctionnaire, je recevais des demandes en mariage et j’étais choyée par ma famille, ayant grandi au milieu d’une fratrie de trois garçons.

Mais je voulais réaliser quelque chose de différent, de plus important. Je ne songeais pas réellement la vie religieuse, mais je sentais en mon for intérieur qu’elle donnerait un sens à ma vie. Après de nombreuses prières et une longue réflexion, j’ai commencé à sentir que j’étais peut-être appelée à devenir religieuse.

Je savais que certaines RSCJ travaillaient dans des zones lointaines, où aucun autre ordre religieux n’était actif car notre Société avait atteint ces régions en premier, afin d’offrir aux personnes une dignité à travers l’éducation. Et j’ai senti qu’en tant qu’enseignante, je pouvais moi aussi prêter main-forte à ces personnes en marge de la société.

Lorsque j’ai décidé de rejoindre la Société, j’ai peiné à convaincre mes frères au début. Puis ma famille a accepté ma décision, car elle souhaitait me voir heureuse.

Après avoir rejoint la vie religieuse, le doute m’a envahi sous forme de tentations : « Pourquoi avais-je quitté un emploi sûr pour cette vie d’incertitude ? Avais-je pris la bonne décision ? Et si j’étais amenée à faire marche arrière ? »

Mais au fil des années, j’ai compris que Dieu m’avait appelée par mon nom. Aujourd’hui, je sais que je suis ici parce que c’est ce que Dieu attend de moi. Pour accomplir sa volonté.

Le chemin est encore long, mais chaque jour m’appelle à approfondir ma relation avec Dieu. Afin de vivre cet appel de façon plus significative, en permettant à Dieu de me façonner pour mieux servir Son plan.

Me voici, Seigneur ! Je viens accomplir Ta volonté !


Section |Auto-portraits


Province |Inde