Anna du Rousier

  • Anna du Rousier (1806-1880)
  • Anna du Rousier (1806-1880)
  • La communauté de fondation au Chili
  • Une peinture de la première maison au Chili
  • Une interprétation artistique d'Anna et ses compagnons dans un chariot tiré par des chevaux
  • Logo de la célébration de 160 ans de la présence de RSCJ au Chili
  • Anna du Rousier (1806-1880) - photo dans les Archives générales de Rome

Anna du Rousier est née le 20 de décembre 1806 en Poitou, France. Elle avait sept ans quand elle perdit son père en raison d’une vengeance d’ordre politique, globalement du fait de son appui aux Royalistes durant les cent Jours et de sa participation aux Guerres de Vendée. 

Elle fit ses études au Pensionnat du Sacré-Cœur de Poitiers ; à douze ans, elle y fait la connaissance de Philippine Duchesne qui passait par Poitiers lors de son départ pour l’Amérique. Dès lors, elle commença à parler de son admission au Noviciat et à se préparer à y entrer. Elle entra dans la congrégation à 17 ans, en 1821 : elle ne mit jamais de côté son désir de voyager et d’être missionnaire. 

En 1825, elle prononça ses premiers vœux et, en 1931, ses vœux perpétuels. Ses propres paroles expriment à quel point elle s’engageait : « Chercher sans cesse à procurer la plus grande gloire du Cœur de Jésus, sans le moindre retour sur moi-même… telle est la résolution que j’ai prise le jour de ma profession. » 

Tout au long des années passées à Turin, elle reçut diverses responsabilités : Maîtresse générale du pensionnat, soins aux orphelines, accompagnement des Enfants de Marie (Anciennes élèves) et de bien d’autres personnes. En 1843, après sa nomination comme Provinciale pour le Piémont, elle voyagea sans cesse vu l’importance des demandes de fondations, non seulement dans le Nord de l’Italie, mais encore en Pologne et Autriche, et en raison aussi des visites à assurer aux maisons qui relevaient de la province. 

A 46 ans, elle fut envoyée par la supérieure générale Madeleine Sophie Barat en Amérique du Nord. Elle y arrive en mai 1852 pour visiter les communautés existantes. En novembre de cette même année, elle rencontre Rose Philippine Duchesne, qui se trouvait alors fort malade et elle parvint à passer auprès d’elle les journées qui précédèrent sa mort. 

C’est pendant son séjour aux Etats-Unis qu’elle reçut l’obédience de se rendre au Chili pour des fondations. Le 23 juillet 1853 elle se mit en route vers le Chili avec deux RSCJ*: Mary Mc.Nally et Antonieta Pisorno. Dans une de ses lettres, elle se confie à son amie, une autre RSCJ, Louise de Limminghe, partageant ce que signifie pour elle ce départ : 

« Fin juillet, j’ai reçu à Bufalo mon obédience pour le Chili. Je confierai à vous seule que dans cette circonstance, j’ai éprouvé le plus grand combat intérieur de toute ma vie. La perspective de me transporter des bords du lac Érié presque jusqu’à l’extrémité de l’Amérique méridionale, soulevait en moi tant de répugnances et de révoltes qu’une nuit entière (celle qui a suivi la réception de la lettre), s’est passée dans une lutte terrible. Vraiment, je crois avoir éprouvé alors quelque chose de l’Agonie de Jésus au Jardin des Olives : le cœur, l’esprit, l’imagination, tout était renversé. Les périls de ce long voyage, l’isolement, l’abandon, les difficultés dans lesquelles j’allais me trouver, mille autres craintes et appréhensions m’effrayaient tellement que, malgré mes supplications et mes prières, je sentais mon âme défaillir. Cependant, après des actes réitérés d’acceptation de tout et d’abandon pour tout, répétant de cœur, malgré la tempête, l’‘Ita Pater’, l’orage se calma et une grande impression d’abandon et d’amoureuse paix s’établit dans mon âme ».

Madeleine Sophie avait reçu du Chili l’autorisation de fonder à Santiago un établissement scolaire et de prendre la direction d’une Ecole Normale. 

Le voyage difficile, tantôt en bateau, tantôt à dos de mule, dura un mois. Elles arrivèrent à Valparaíso le12 septembre et à Santiago du Chili le 14 septembre 1853.  Elles commencèrent aussitôt leur tâche éducative qui allait avoir un impact si important pour l’enseignement des femmes.

Sans tarder, les fondations commencèrent à jalonner le Chili dès 1858 : Talca, Valparaíso, Chillán et Concepción.  En 1870, elle entreprit les préparatifs d’une fondation qu’elle parvint à réaliser en 1876.

C’est ainsi que, grâce à Anna du Rousier et à ses compagnes, la Société du Sacré-Cœur prend naissance en Amérique du Sud.  

Après 27 ans de labeur au Chili, Anna meurt le 28 janvier 1880 à Santiago : elle a 74 ans.  Lors de sa dernière conférence aux religieuses, elle avait dit : 

« N’ayons qu’une seule pensée : glorifier le Cœur de Jésus et l’aimer. Telle est notre seule raison d’être ; quelle consolation que celle de savoir que tout ce que nous faisons n’a pas d’autre fin ! Devenez des saintes, mes sœurs, devenez des saintes : vous ne devez pas avoir d’autre préoccupation ».

Son corps repose aux pieds de la statue de Notre-Dame des Douleurs, dans le Mausolée des Religieuses du Sacré-Cœur, dans le cimetière catholique de Santiago du Chili. 

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(1) Mary Mc.Nally naquit à Londres, Angleterre le 23 novembre 1814 ; elle mourut en 1884.  Antonieta Pisorno naquit à Nice La Paille (Piémont), le 10 mars 1810 ; elle mourut en 1873.
 

Bibliographie:

Biografía Ana du Rousier (Paz Riesco rscj)

Vida de la Reverenda Madre Ana du Rousier

Extraits du volume “Educar a la Francesa”. Anna du Rousier y el impacto del Sagrado Corazón en la mujer chilena (1806 – 1880), (Alexandrine de La Taille), Editions U.C, Santiago de Chile.)

On peut aussi étendre sa lecture sur Anna du Rousier dans le livre électronique suivant : “La contribución de Anna du Rousier a la educación femenina chilena” (Paz Riesco rscj):  http://issuu.com/rscj/docs/ana_du_rousier.biograf__a_y_misi__n

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