Mise à jour Covid-19 : RDC-Tchad

Au 27 mars 2020

Nous voici depuis le 10 mars dans ce tsunami sanitaire. La maladie a commencé à Kinshasa par des personnes arrivant de l’étranger : France, Belgique, USA, puis s’est répandue dans la population. Il faut savoir que Kinshasa est la 3e mégapole d’Afrique avec 12 millions et demi d’habitants qui vivent pour la plupart dans des cités peu salubres. La situation s'aggrave car le cap est passé de trois, il y a à peine 15 jours, à 45 c'est beaucoup. Une personne est guérie et trois sont mortes au jour d’aujourd’hui.

La mesure du confinement, rester à la maison, est difficile à respecter car la population vit au jour le jour, ne pouvant faire de réserve, si elle ne sort pas, elle ne peut pas manger.

S’approvisionner en eau et en électricité est un problème dans plusieurs communes de Kinshasa d’où des défis énormes pour respecter les règles d’hygiène de base comme se laver les mains à tout moment. La proximité dans les parcelles 3-4 familles ne permet pas la « distanciation sociale » demandée.

En temps normal, le transport est difficile, pour le moment c'est pire encore, on demande de transporter de trois personnes à dix-vingt selon la grandeur du véhicule, dans les arrêts tout le monde se bouscule car chacun veut partir...

Le 24 mars le président Tshisekedi a fait une nouvelle intervention pour souligner la gravité de la situation : les chercheurs et le président ont dit que Gombe, Kitambo et la commune de Kinshasa sont l'épicentre de la pandémie, elles sont considérées comme zone rouge.

À partir du 25 mars la capitale est mise en quarantaine = plus d'entrée ni de sorties des provinces vers Kinshasa et vice versa. Les frontières extérieures sont fermées depuis le 19 mars et les frontières intérieures depuis aujourd’hui. Le président a accentué les mesures préventives.

Comme partout tout est fermé, seuls les magasins alimentaires sont ouverts ainsi que dans les marchés. Toutes nos écoles sont fermées, tous nos travailleurs sont rentrés chez eux même les veilleurs, nous avons tout fermé sauf les deux centres de santé de Kipako et Mbansa Mboma que nous confions à votre prière car il n’y a aucun moyen de prévention (masques, gants suffisants...)

En Province toutes nos réunions, la retraite d’avril, la visite du Tchad sont annulées. Le conseil provincial va fonctionner par Skype pour ne pas se déplacer.

En communauté jusque là ça va, nous observons les mesures préventives comme recommandées et mettons en place un nouveau vivre ensemble 24/7 avec le partage des tâches assurées par nos travailleurs. Le temps nous permet de prier davantage, car les eucharisties sont rares si ce n’est totalement absentes dans certaines communautés, les prêtres ne pouvant se déplacer, au moins à Kinshasa. Sr Elysée Masala a eu l’heureuse initiative de proposer une chaîne d’adoration perpétuelle à travers la province Tchad compris (de 00h à 24h) pratiquement toutes les rscj participent, même celles qui sont en France et en Espagne, parfois elles sont plusieurs à la même heure.

Notre espérance que Kinshasa soit épargnée de ce fléau, ce serait une véritable catastrophe surtout dans les cités. Le Seigneur entendra-t-il notre prière ? Merci de nous accompagner et de nous soutenir avec les pays d’Europe et les USA qui sont déjà lourdement touchés.

LE TCHAD :

Pour le moment dans le pays deux cas enregistrés mais déjà il y a la mise en confinement bien que mal respecté car les gens ne semblent pas encore conscients du danger. Les écoles sont fermées ainsi que les marchés. Nos sœurs vont bien. Le tableau est pour le moment moins sombre qu’à Kinshasa. Par contre il y a eu une attaque de Boko Haram sur le lac Tchad, faisant 200 morts chez les militaires tchadiens dont beaucoup de Bongor. Unissons-nous à la douleur de ces familles.

Brigitte / Josée / Albertine / Dorota