La Province de BFN a créé une série mensuelle qui présente la vie et l'œuvre de Madeleine Sophie et nous invite à suivre son exemple audacieux. Lisez l’épisode pour le mois de mai : Une femme tournée vers l’avenir.
Dates importantes du mois de mai
- 25 mai - Fête de Madeleine-Sophie (morte le jeudi de l’Ascension, 25 mai 1865)
- 29 mai 1818 - Arrivée de Philippine et des autres missionnaires à La Nouvelle-Orléans
- 24 mai 1908 - Béatification de Madeleine-Sophie Barat
- 24 mai 1925 - Canonisation de Madeleine-Sophie Barat
Sa vie
Dès la fondation, Madeleine-Sophie, comme le jésuite saint François-Xavier, a le désir des missions lointaines. Le Nouveau Monde attire de nombreux migrants en recherche d’une vie meilleure. Dès 1818, non sans réflexion ni hésitation, Madeleine- Sophie envoie Philippine Duchesne en Louisiane (Amérique), avec quatre autres sœurs. Peu à peu les communautés se multiplient. Puis les religieuses passent de l’Amérique du Nord à l’Amérique du Sud. Aujourd’hui la Société est présente dans une quarantaine de pays, sur tous les continents. Au début, Madeleine-Sophie visitait toutes les fondations. Très vite, elle ne peut tout faire et doit déléguer d’autres religieuses. Pour mieux comprendre le monde et travailler à sa transformation, elle adapte constamment la formation. Pour les religieuses elle fonde, en 1863, le « juvénat », temps de formation humaine et spirituelle approfondie, assurée par des religieuses. Sans le savoir, elle initie la « formation continue». « Le monde change ; changeons, nous aussi », disait-elle. Le premier programme des études de 1805, destiné aux élèves, est revu et modifié périodiquement. De même la mission s’adapte aux besoins et au contexte : orphelinats, établissements pour sourdes-muettes, externats, exercices spirituels…
Pour la prière
« Jésus désigna 72 autres disciples et les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : "La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson. (…) Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales. (…) Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : "Paix à cette maison". (…) Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent, et dites-leur : "Le règne de Dieu est arrivé jusqu’à vous." (…) Les 72 disciples revinrent tout joyeux. »
(Luc 10, 1-2, 4-5, 8-9, 17)
« Jésus les envoya deux par deux » : Il est souvent plus facile d’avancer à deux. Contempler ce voyage à deux. Aujourd’hui encore, la lecture des Évangiles et la prière nous invitent à aller vers des personnes, des lieux que nous ne connaissons pas. Est-ce que j’ai déjà fait cette expérience ? Quel est mon désir de faire partie de ces « ouvriers » du Seigneur qui préparent le terrain ?
« Dites d’abord ‘’paix à cette maison’’ et ‘’guérissez les malades’’ » : Dans les lieux où je vis, comment se traduit « apporter la paix»? « Guérir les malades » c’est d’abord « faire du bien à ceux qui en ont besoin » : quelle forme cela prend-il dans ma vie ?
« Les 72 disciples revinrent dans la joie » : Ai-je fait l’expérience que mieux connaître Jésus, apporter la paix, faire du bien, me donne une joie profonde ? Demander la grâce d’expérimenter cette joie des disciples du Christ.
Des écrits
« Allons, mes bonnes flles, élancez- vous dans la carrière ; plus de retard. Je compte sur vous pour réparer cette brèche malheureuse, pour régénérer la Société ; vous êtes le réservoir où nous devons puiser des âmes fortement trempées dans la vie intérieure. Suivez avec docilité les leçons qui vous sont prodiguées ici avec tant de zèle et dites avec le prophète : "Seigneur c’est tout de bon que je commence aujourd’hui!"»
(Conférence sur l’esprit intérieur, août 1844, Jette)
« L’unité qui fait notre force doit être conservée quant à l’esprit, quant aux principes, et quant au fond de l’éducation, avec son caractère religieux, philosophique et littéraire… Si nous voulons faire notre œuvre, restons nous-mêmes. Ceci ne consiste pas, et il va sans dire, à nous immobiliser dans une sorte d’inertie qui s’oppose à tout progrès. »
(Janet Stuart, supérieure générale, début du XXe siècle)
Textes pour aujourd’hui
« Nous restons convaincus que pour lire les signes des temps à la lumière de la foi et faire des choix pour notre service apostolique, il nous faut des esprits éclairés et des cœurs qui discernent ; cela nous demande aussi d’être prêts à risquer, à être déracinés, à nous déplacer vers de nouveaux lieux pour le Royaume. »
(Rapport du Conseil Général, 1994)
Texte de référence des établissements scolaires du Sacré-Cœur en France :
- Porter sur chaque jeune, sur chaque personne, un regard d’amour qui, par-delà les apparences, s’adresse au plus profond de l’être en croissance.
- Développer harmonieusement tout l’être : corps, intelligence, volonté libre, cœur, intériorité.
- Offrir un enseignement qui n’oppose pas foi et raison mais les conjugue harmonieusement et apprend à lire le monde dans sa complexité ; à prendre des décisions en liberté et en responsabilité ; à s’attacher à la justice et à la paix ; à reconnaître et se laisser toucher par le beau.
- Favoriser les formations à l’expression orale, écrite et artistique.
- Donner une attention particulière aux jeunes en diffcultés affectives, intellectuelles ou matérielles.
- Créer des structures adaptées pour mener chaque élève au maximum de ses potentialités.
Invitation
L’amour du cœur brûlant de Jésus a permis à Madeleine- Sophie d’aller vers une liberté intérieure au service de l’essentiel.
- À quoi cela m’invite-t-il aujourd’hui ?
- Suis-je prêt(e) à laisser de côté des préoccupations secondes, à laisser grandir en moi l’obéissance à l’Esprit pour choisir ce qui va vers davantage de vie, vers des chemins toujours ouverts où Dieu donne déjà du fruit ?