Le film Silence est sorti en Espagne à la fin du mois de janvier. Une conférence a été organisée au Centre jésuite de Barcelone sur le thème « Christianisme et justice ». Un des intervenants m’a demandé de faire part de mon point de vue, en tant que Japonaise, sur le film ou sur le livre. Ainsi, avec l’aide des Sœurs Masuda et Tanabe, j’ai envoyé quelques commentaires sur le contexte historique et social de l’impact du christianisme dans l’œuvre de l’écrivain Endo. Un de mes amis de Valladolid a également commenté que le titre même du film l’a frappé : « C’est le Silence de Dieu mais c’est aussi l’énorme souffrance d’une personne qui est forcée de renfermer sa foi dans le silence, dans ce qu’elle a de plus intime ». ~ Miyako Namikawa rscj
J’ai réalisé que le silence de Dieu Tout-Puissant est quelque chose qui dépasse non seulement la capacité de l’homme à écouter et à voir, mais aussi la foi. La miséricorde de Dieu peut être comprise uniquement par ceux qui ont abandonné leur foi – paradoxalement pour le bien de la vie d’autres personnes – et par ceux dont la conception de la vie a dépassé la mentalité traditionnelle. ~ Sakiko Yamaji rscj
Il aura fallu 28 ans à Martin Scorsese pour que ce film voit le jour. Il ne traite pas le sujet d’un point de vue doctrinal. Son objectif principal est basé sur l’idée d’accueillir les faibles, de ne pas les rejeter, sur l’idée d’acceptation plutôt que de la négation. À travers le problème du « choix suprême » entre la fidélité à la foi ou le fait de sauver la vie des gens, il nous défie de répondre à la question suivante : « Quelle est la chose la plus importante pour les êtres humains ? ». Cela contraste avec le magnifique et paisible décor de nature en arrière-plan. Dans la scène finale, on peut apercevoir un crucifix dans la paume de la main de Rodrigues. Les spectateurs sont confrontés au problème concernant leur fondement spirituel, leur besoin de compréhension mutuelle et le respect pour les différentes façons de penser. ~ Hideko Suzuki rscj
Ce n’est pas facile de verbaliser la profondeur de la signification du silence. Ce que je ressens est très proche de ce qu’a déclaré une personne sourde et muette : « Une certaine existence qui nous dépasse nous envoie des messages cachés. La délivrance des hommes dépend de notre capacité à lire le code ». Puisque Dieu est silencieux, nous essayons d’écouter la voix silencieuse et d’aller au plus profond de nos cœurs. La foi de Kichijiro… Il croyait totalement « au Dieu de la miséricorde, au Dieu qui demeure avec nous, en l’amour de Dieu ». Peu importe le nombre de fois qu’il a trébuché, il a continué à demander pardon. Cela prouve à quel point sa foi est inébranlable et profonde. Et qu’en est-il de la mienne ? ~ Kaeko Hayashi rscj
Si les chrétiens pouvaient supporter tant de souffrance, c’est grâce à l’immense foi que Dieu leur avait donnée. Je suis la descendante de ces chrétiens. Puisse le Seigneur me donner la grâce de ressentir profondément les souffrances qu’ils ont vécues. ~ Rue Hikazutani rscj
Lorsque j’ai lu pour la première fois le roman « Silence », il y a quarante ans, je craignais tellement l’excommunication que je me suis sentie incapable d’exprimer mes impressions librement. Et aujourd’hui ? La mer de Nagasaki… le visage de Jésus est visible et reflète sur la surface des vagues. Ces chrétiens vivaient une période de violentes persécutions, en implorant toujours le pardon du Seigneur. J’aimerais, moi aussi, marcher avec Jésus et demander son pardon. ~ Seiko Onishi rscj
J’ai été frappée par l’atmosphère de silence, le bruit des insectes au début, aux intervalles et à la fin du film. Les mots du réalisateur ont profondément fait écho chez moi : « En écrivant le scénario, j’ai coupé autant que possible, en termes d’images, … Il s’agit vraiment du calme qui les entoure, et également de la vie que le calme renferme. La vie dont ne nous sommes pas conscients. La vie des animaux, la vie des insectes. L’harmonie subconsciente du monde. La seule chose à faire est de la maintenir et de la laisser pénétrer légèrement, de la manière avec laquelle elle devait pénétrer en eux » (extrait de l’interview de Rand R. Cooper à Martin Scorsese) ~ Sumiko Debuchi rscj
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