Aujourd'hui, je suis arrivé : je n'ai pas de visage, ni de pieds, tournant le dos à mon aventure, je ne sais pas ce qui est arrivé à mes compagnons, la mer m'a laissé sur le sable. Je ne sais rien de plus.
Derrière : mon pays, ma famille, ma vie. Ma vie difficile, incertaine, sans avenir.
Je sens la douleur des miens, la solitude de la perte, j'ai les yeux fatigués ; je me rappelle l'instant où j'ai décidé de m'en aller ; j'ai les pieds abîmés et le cœur blessé.
Et maintenant ? Où aller ? J'espère qu' « ils » me voient, me recueillent, me donnent un logement, soignent mes blessures. Qu'ils reconnaissent qui je suis.
Peut-être que toi, toi qui as « la vie pleine », qui fais la différence entre hier, aujourd'hui et demain ; peut-être que toi, tu pourrais me regarder dans les yeux, m'ouvrir ta porte, me donner la main, m'aider à cheminer. Peut-être, si nous mettons du nôtre, nous pourrions aller jusqu'à devenir amis.
Tere Iribarren rscj
( Traduit et republié avec la permission de http://rscj.es )
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