Au 27 mars 2020
Nous sommes ravies de pouvoir partager notre situation avec toute la Société, depuis la province d’Espagne. Nous pensons que, dans ces moments, les gestes viennent du plus profond de nous-mêmes et il est important de ressentir la proximité, le fait de se soucier de chacune de nous et l’intérêt de rester toutes unies et de nous tenir informées.
Nous vivons des jours très préoccupants, en particulier pour les maisons de nos sœurs aînées. Il en est de même pour le personnel qui prend soin d’elles et assure les services matériels avec beaucoup de professionnalisme, de dévouement et d’affection, en dépit des risques qu’ils courent. Nous accusons parfois le coup, surtout lorsqu’elles-mêmes ou des membres de leurs familles présentent des symptômes et que, pour des raisons de sécurité et de prévention, elles ne peuvent pas venir travailler. Nous avons de plus en plus souvent des nouvelles de personnes plus proches qui sont touchées ; deux de nos sœurs ont perdu une sœur mariée.
Nous sommes abasourdies, secouées, conscientes... et attristées par la situation de vulnérabilité de tant de personnes. Nous savons que nous sommes privilégiées par rapport aux soins, à l’espace, à la compagnie et surtout au don de la foi dans le Seigneur qui nous invite à l’espérance. Nous nous souvenons et gardons bien à l’esprit la lettre de Barbara à la Société du Sacré-Cœur, qui est vraiment appropriée en cette circonstance.
Au niveau provincial, nous nous efforçons d’accorder une grande attention à la communication circulaire. Chaque lundi, nous publions un bulletin intitulé NOS QUEDAMOS EN CASA RSCJ, qui regroupe les nouvelles envoyées par les communautés sur la façon dont elles vivent cette situation et ce qui les aident à tenir bon. Nous avons également pris l’initiative d’inviter les petites communautés à se connecter pendant un moment, le soir, via Zoom. C’est un moment génial, que je qualifierais même de thérapeutique. Petit à petit, nous allons mieux l’organiser, car nous sommes nombreuses et les sessions ont parfois été chaotiques.
De plus, la commission de formation a préparé une série de documents que les communautés recevront demain. Nous pouvons vous les envoyer si vous êtes intéressées.
Notre conseil se réunit via Zoom, deux après-midis par semaine, pour partager les situations des sœurs et les questions provinciales, qui ne cessent pas. Personnellement, je pense aussi que nous avons besoin de ce moment entre nous. C’est une autre manière de prendre soin de nous-mêmes pour pouvoir prendre soin des autres.
Je comprends très bien ce que nous dit Barbara à la fin de son message [aux provinciales], lorsqu’elles nous invitent à demander de l’aide si nous avons besoin de « soulager notre fardeau »... C’est également ce que je dis aux supérieures des maisons de sœurs aînées, avec lesquelles j’essaie de m’entretenir fréquemment. Nous sommes vraiment reconnaissantes de l’affection et des prières de vous toutes. S’il vous plaît, si nous pouvons faire quoi que ce soit pour vous ou pour la Société, n’hésitez pas à nous le dire.
Nous sommes reconnaissantes d’appartenir, en ce moment, à la grande famille du Sacré-Cœur et souhaitons que ce don soit également une opportunité pour les plus pauvres.